Quand on se perd. - Ft Winn

An 7, mois 7, quelques jours après Ilum.Naboo, planète de nature, planète magnifique, planète qui, est un merveilleux souvenir aussi. Theed a vu un amour se sceller, une promesse a été faite, et pourtant, brisé des années plus tard de la main de l’homme qui observe la planète depuis la passerelle de son vaisseau. Il fixe, vaisseau faisant du sur place, pesant pour et contre actuellement sur la chose à faire. Il ne sait pas s’il devrait y retourner. Surtout que bon, son nom a dû laisser une trace avec l’Empire qui occupait la planète à ce moment-là. Maintenant, maintenant, tout va bien, non ? Ils ont sûrement tourné la page ? Vil soupire, il réfléchit beaucoup trop, son cerveau allait finir par clairement surchauffer à force et ses poumons allaient sûrement s’emballer. Il vient passer sa main droite, tremblante sur son visage, dans un geste assez las. Il vient même se lever pour faire les cent pas, se parlant à lui-même comme s’il était seul au monde sur une île déserte avec une balle de Huttball pour seule compagnie. Mais il finit par craquer, par se lâcher, par agir sur un coup de tête et sans réfléchir, pour une fois dans sa vie. Soupirant, oui, encore, il enclenche de nouveau les moteurs et pousse le levier de vitesse. Annonçant son arrivé et son matricule, il se pose dans le spatioport de la planète.

Il y reste de longues minutes, devant la porte de métal encore fermée. Y aller ou pas ? Il se pose encore la question. Mais il passe le pas, appuyant sur la commande d’ouverture et il descend la rampe d’accès. Payant pour y laisser son vaisseau, il se dirige vers la sortie et le voilà alors tout simplement dans les magnifiques rues de la capitale. Il hume l’air, il sourit, il est comme soulagé d’être revenu ici, une sorte de point d’attache. Aloy, il voit Aloy, un souvenir, une imagination, elle venant vers lui, alors qu’il vient de mettre un pied sur le sol pavé. Il fait tache actuellement, avec sa tenue un peu trop far-west de Lysatra pour le coup, son chapeau de cow-boy sur le crâne et les pans de son manteau de cuir virevoltant au gré du léger vent de la planète. “ J’aurais dû franchement opter pour autre chose...” Il soupire, se disant à lui-même, avant de vagabonder, dans ses pensées. Il était en train de marcher, ses pas le guidant vers un endroit précis, sans se soucier des regards qu’on pouvait lui jeter, si encore, on lui en jetait, il ne faisait pas attention.

Quand enfin, il daigne sortir de ses pensées, en ayant en tête de repartir à son vaisseau, il remarque qu’il est dans un parc. L’ombre que les arbres produisaient, lui donnait l’impression qu’il était comme en sécurité, serein de se trouver ici. Sourire doux, il finit par aller s’allonger dans l’herbe, retirant alors son chapeau, observant le ciel au travers des feuillages. Il se remémorait maintenant de beau souvenir et ça lui faisait du bien. Puis, posant son chapeau sur son visage, ses mains sur le torse, les doigts entrelacés, il s’endort, mais c’est au bout de quelques minutes, que des bruits attirent son attention autour de lui, se redressant doucement sur ses coudes et pliant un genou, il cherche d’où ça vient, une méfiance s’installant. “ Qui est là ?” Ce n'est qu'un Loth-cat qui se montre et aucunement le sien. Mais ça le pousse à se lever pour enfin se remettre en route. Il n'a pas oublié sa première idée en venant ici : voir Winn. Il a certe était surpris, sous le choc de retrouver Aloy, mais il a bien remarqué l'état de Winn, et son inquiétude est revenu au galop il y a quelques jours, de même envers Romy. Ainsi, il se dirige là, où il est susceptible de retrouver Winn.

07 ABY - Mois 07 Il y a quelque chose sur Naboo qui rend la vie moins facile. Peut-être parce qu’il est plus ardu de dissimuler les cauchemars, les réveils nocturnes et les tremblements qui affectent ses membres dès qu’une dame de compagnie ose la surprendre. Elle comprend, pourtant, l’attrait de Naboo. De Theed. Tout paraît plus doux, tout paraît plus serein, moins militaire. Mais la tension palpable et permanente au palais devient pesante. Sous son sourire qu’elle arbore tel un masque, Winn aussi se fait attraper par les inquiétudes et les murmures qui s’échangent.

Elle apprend qui est Nys dans ces murmures. Comprend toute son importance au sein du palais. Dans le regard d’Erys, malgré le masque royal, elle voit dans l’écho de son nom et de son absence, une torture longue et insoutenable. Winn qui n’est rien d’autre qu’une façade a appris à lire derrière tous les masques. Celui d’Erys est tenace, mais une douleur pareille ne peut jamais se cacher longtemps. Nys est un fantôme qui hante ces couloirs et Winn pourrait jurer qu’elle l’a déjà rencontrée. Entre ce que lui a raconté Itzel et les informations glanées, elle pourrait dessiner son portrait. Elle a compris, Winn, tout ce qui lui pèse sur les épaules. Cette responsabilité, ce besoin de ne pas échouer. Mais sans nouvelles informations, sans rien pour avancer elle est perdue.

Personne ne veut s’aventurer à nouveau dans cette prison. La dernière infiltration était celle de trop. Zhivaa elle-même, dans toute sa culpabilité, la regarde avec tristesse en secouant la tête. Elle n’a rien de plus. Ni contact ni information. Les espions royaux ne sont pas mieux lotis. Winn n’a rien. Rien que ses plans dessinés beaucoup trop de fois au point d’être ancrés dans sa mémoire.

Elle devient folle, ici. La compagnie des dames et de la reine est une chose à laquelle elle ne s’habituera jamais. D’autant plus parce qu’elle n’est toujours pas capable d’aligner deux mots devant Erys. Elle devient folle d’être coincée dans un monde qui n’est pas le sien, dans une mission qui lui semble de plus en plus impossible. Le manque de Romy, des Greens, d’Itzel, se fait de plus en plus pressant et elle sait qu’elle doit retourner sur Dantooine, au moins pour passer les examens demandés. Augmenter les doses de ses médicaments qui ne parviennent plus à la maintenir à flot. Lui faire reprendre pied derrière les commandes de son X-Wing qui pourrit au spatioport royal. N’importe quoi qui lui ferait oublier ces derniers jours, ces rêves agités qui l’empêchent de dormir.

Elle est seule, ici et la pression ne fait pas bon ménage avec tout ce que son corps et son cerveau subissent.

Seule, avec ses pensées et les souvenirs d’Ilum qui n’hésitent jamais à lui revenir lorsqu’elle ferme les yeux. Seule, avec le souvenir impérissable d’avoir à nouveau échapper à la mort. Trois fois. La quatrième sera-t-elle celle de trop ?

Loop bip lorsqu’elle quitte le palais et qu’elle lui demande de ne pas la suivre. Elle a besoin de courir. De vider son corps de tout ce qui vient lui bouffer les entrailles et assombrir ses nuits. L’avantage du palais c’est qu’il lui offre toutes les possibilités pour se dépenser et s’entraîner, tel le soldat qu’elle est, mais elle a besoin de sortir de ces murs. De cette tension qui ne descend jamais. L’horreur d’Ilum, l’absence de l’une des leurs, le regard perçant d’une reine qui semble lire toutes ses pensées. Son cœur ne tient plus. Ses poumons non plus.

Alors elle court. Son uniforme républicain à l’écusson des Green fait tâche au milieu de Theed. Mais il est la dernière chose qui la raccroche à qui elle est, ici. Elle est le soldat formé par la guerre et le sang. Elle est l’enfant d’une rébellion devenue grande. Elle est la dernière élève d’une vétérante républicaine déchue. Elle porte en elle ces valeurs qui luit ont été inculquées. Mais petit soldat grandit trop vite et se perd dans les méandres des politiques, des batailles et des philosophies qui ne lui appartiennent pas. Elle a besoin de guides, d’une lumière pour venir éclairer ses journées. Romy n’est pas là. Romy est dans le même état qu’elle et Winn ne supporte plus l’éloignement.

Elle court, Winn. Dans l’espoir de trouver une réponse, un quelque chose pour remonter la pente et retrouver cet espoir qui la caractérise, mais qui s’envole toujours plus haut à mesure qu’elle s’en approche. Elle, l’enfant rebelle emplie d’espoir pour un avenir meilleur. L’avenir n’a jamais semblé plus sombre.

Sous le soleil Naboo, elle s’arrête, le cœur au bord de l’implosion. Les cicatrices d’Ilum n’existent plus sur son corps, mais sont gravées dans son esprit. Les larmes ne sont pas loin, et pourtant vite oubliées lorsque ses yeux embués se posent sur une silhouette familière. Réconfortante.

Vil est là. Revenu d’Ilum lui aussi. Elle n’a jamais su où il était parti, n’a jamais pu savoir s’il avait survécu. Elle se surprend elle-même à soupirer de soulagement. Il est vivant, il a l’air d’aller bien. Et il a l’air de chercher quelque chose.

« Capitaine. » Elle salue lorsqu’elle s’approche, en faisant semblant de toucher un chapeau imaginaire sur sa tête. « T’as l’air perdu, mon pauvre. Besoin d’aide ? » Tout, n’importe quoi pour lui faire oublier tout ce qui se trame dans son crâne.