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Here, it’s safe. Here, it’s warm. Here, the daisies guard you from every harm - deep in the meadow
Une pointe de culpabilité se fait se recroqueviller son myocarde dans sa poitrine. Le rappel lui fait l'effet d'une aiguille sous la peau. Douloureux, mais surtout pénible et entêtant jusqu'à l'obsession. Au moins, il fonctionne. L'idée lui reste en tête, indélogeable malgré ses efforts penauds pour l'en chasser. Il est temps de se mettre au travail, Numwe, lui reproche la voix basse et solennelle du devoir. Il serait temps, en effet. Qu'elle cesse de rêvasser et d'errer comme une âme en peine, et qu'elle remplisse enfin la mission qu'on lui a confiée : la sécurité de la Reine, la protection d'Erys.
De resserrée, celle-ci est devenue drastique depuis l'attaque sur le Palais survenue deux semaines plus tôt. Comme ses sœurs, Ys se trouvent aux premières loges quand les premiers tirs fusent et que les premières explosions retentissent. Comme ses sœurs, elle maintient un masque d'impassibilité et entoure Erys. Ses poings accueillent les troubles-fêtes, décorent d'impacts violacés leurs désormais enfermés dans la prison de Theed, pour ceux qui ont pu être rattrapés.
Et aujourd'hui, la traque se poursuit.
La traque aux moindres dangers, aux moindres pièges, aux moindres failles.
Au lieu de quoi, son menton relevé pointe vers le bal incessant des vaisseaux dans l'océan de brume suspendu par-delà les fenêtres, quand son regard ne se porte pas à la rencontre de toutes les splendides statues et de tous les portraits somptueux qui ornent les couloirs, ou ne se laisse pas hypnotiser par les veines d'or et d'argent qui zèbrent les marbres délicats.
Tout est si beau, sur Naboo. Tout est plus beau, plus grand, plus majestueux que partout ailleurs dans la galaxie. Il serait criminel de ne pas en profiter, de ne pas s'en repaître ou de s'en enivrer. Sans grande surprise d'ailleurs, sa petite plaisanterie sur les vastes balcons ouverts, les arches dépourvues de portes et les hautes fenêtres avec des tentures pour toute vitre, n'a pas vraiment rencontré son public. Quelle idée aussi d'avoir un gruyère pour palais. Non mais quelle idée. C'est très beau hein, vraiment, mais... quelle idée quand même.
Ys se lance malgré tout après le déjeuner, sans soupçonner un seul instant qu'absolument tout autour d'elle se liguerait pour attirer son attention et la détourner de son but. Elle se lance, mais son furetage ressemble davantage à une innocente balade digestive. En témoignent les oscillations distraites de son attention, et sa tenue y contribue aussi peut-être. Si celle-ci est très pratique -dans l'éventualité où elle aurait à escalader un mur ou deux, elle n'en reste pas moins élégante et colorée de vives nuances de rouge. Une complexe superposition de soieries délicates drape ses épaules et son buste, entre les stries de laquelle repose sa longue chevelure noire, pour moitié relevée en un chignon que maintiennent en place des bijoux sertis de pierres. Ce n'est pas l'attirail le plus discret, mais Ys évolue dans son enveloppe de tissus avec aisance et conviction.
Parvenue à un grand balcon que ménage un double escalier majestueux, descendant vers un énième hall, Ys s'arrête un instant. Les gazouillements des oiseaux qui peuplent les jardins se mêlent aux bruissements des étoffes et la rumeur lointaine des conversations, et elle se laisse aller à reposer ses coudes sur la rambarde de pierre. Ses yeux parcourent l'immense surface des murs décorés de motifs, de bas-reliefs et de colonnes à l'ouvrage magnifique. À l'extrémité de celui dont les fenêtres donnent sur l'extérieur, un petit carré de lumière attire son attention. Il n'est pas rare que de plus petites lucarnes surmontent les grandes arches vitrées (à l'occasion), surtout à proximité des jardins, mais celle-ci n'est pas seulement ouverte : toute la structure de la fenêtre est portée disparue.
Ys ne détourne pas le regard. Elle sait ce qu'il lui reste à faire, aussi clair qu'il fait jour (juste pas autant qu'il fait beau). Elle va devoir monter, examiner le problème, identifier la source, et le régler elle-même. Des ouvertures comme celles-ci, et c'est un sniper embusqué, ou un jet de grenade assuré. Alors Ys s'étire, fait craquer ses phalanges et prend une grande inspiration. Lorsqu'elle rouvre les yeux, une silhouette familière se détache en contrebas.
— «Rhaenys ! » appelle-t-elle depuis son perchoir. « Rhaenys ! Regarde ! »
Son index file dans les airs en direction de la petite lucarne.
— «C'était quand la dernière fois que tu es venue escalader les montagnes Gallo avec moi ? »
De resserrée, celle-ci est devenue drastique depuis l'attaque sur le Palais survenue deux semaines plus tôt. Comme ses sœurs, Ys se trouvent aux premières loges quand les premiers tirs fusent et que les premières explosions retentissent. Comme ses sœurs, elle maintient un masque d'impassibilité et entoure Erys. Ses poings accueillent les troubles-fêtes, décorent d'impacts violacés leurs désormais enfermés dans la prison de Theed, pour ceux qui ont pu être rattrapés.
Et aujourd'hui, la traque se poursuit.
La traque aux moindres dangers, aux moindres pièges, aux moindres failles.
Au lieu de quoi, son menton relevé pointe vers le bal incessant des vaisseaux dans l'océan de brume suspendu par-delà les fenêtres, quand son regard ne se porte pas à la rencontre de toutes les splendides statues et de tous les portraits somptueux qui ornent les couloirs, ou ne se laisse pas hypnotiser par les veines d'or et d'argent qui zèbrent les marbres délicats.
Tout est si beau, sur Naboo. Tout est plus beau, plus grand, plus majestueux que partout ailleurs dans la galaxie. Il serait criminel de ne pas en profiter, de ne pas s'en repaître ou de s'en enivrer. Sans grande surprise d'ailleurs, sa petite plaisanterie sur les vastes balcons ouverts, les arches dépourvues de portes et les hautes fenêtres avec des tentures pour toute vitre, n'a pas vraiment rencontré son public. Quelle idée aussi d'avoir un gruyère pour palais. Non mais quelle idée. C'est très beau hein, vraiment, mais... quelle idée quand même.
Ys se lance malgré tout après le déjeuner, sans soupçonner un seul instant qu'absolument tout autour d'elle se liguerait pour attirer son attention et la détourner de son but. Elle se lance, mais son furetage ressemble davantage à une innocente balade digestive. En témoignent les oscillations distraites de son attention, et sa tenue y contribue aussi peut-être. Si celle-ci est très pratique -dans l'éventualité où elle aurait à escalader un mur ou deux, elle n'en reste pas moins élégante et colorée de vives nuances de rouge. Une complexe superposition de soieries délicates drape ses épaules et son buste, entre les stries de laquelle repose sa longue chevelure noire, pour moitié relevée en un chignon que maintiennent en place des bijoux sertis de pierres. Ce n'est pas l'attirail le plus discret, mais Ys évolue dans son enveloppe de tissus avec aisance et conviction.
Parvenue à un grand balcon que ménage un double escalier majestueux, descendant vers un énième hall, Ys s'arrête un instant. Les gazouillements des oiseaux qui peuplent les jardins se mêlent aux bruissements des étoffes et la rumeur lointaine des conversations, et elle se laisse aller à reposer ses coudes sur la rambarde de pierre. Ses yeux parcourent l'immense surface des murs décorés de motifs, de bas-reliefs et de colonnes à l'ouvrage magnifique. À l'extrémité de celui dont les fenêtres donnent sur l'extérieur, un petit carré de lumière attire son attention. Il n'est pas rare que de plus petites lucarnes surmontent les grandes arches vitrées (à l'occasion), surtout à proximité des jardins, mais celle-ci n'est pas seulement ouverte : toute la structure de la fenêtre est portée disparue.
Ys ne détourne pas le regard. Elle sait ce qu'il lui reste à faire, aussi clair qu'il fait jour (juste pas autant qu'il fait beau). Elle va devoir monter, examiner le problème, identifier la source, et le régler elle-même. Des ouvertures comme celles-ci, et c'est un sniper embusqué, ou un jet de grenade assuré. Alors Ys s'étire, fait craquer ses phalanges et prend une grande inspiration. Lorsqu'elle rouvre les yeux, une silhouette familière se détache en contrebas.
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Son index file dans les airs en direction de la petite lucarne.
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@Rhaenys Doriath
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