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Occupation : Pilote et membre du Green Squadron
Côté Cœur : Qui pourrait donc aimer ce qu'elle est devenue ?
Localisation : Dantooine
Hailee Steinfeld
Aptitudes
Chronologie
« Ged montre-moi. » Mais Ged ne lui montre rien. Ged ne se retourne même pas. Elle voit bien qu’il tient quelque chose dans les mains. C’est peut-être ce qui lui fait le plus peur. Mais Ged ne bouge pas et alors qu’à pas feutrés elle s’approche, prudente, terrifiée, elle remarque le silence de la pièce. Ged n’a jamais été silencieux de sa vie. il respirait si fort, vivait si passionnément qu’il n’a jamais eu l’occasion d’être silencieux. Gorge nouée, mains tremblantes, elle ose pourtant lui toucher l’épaule. « Ged ? » Le temps qu’elle fasse le tour, Winn se redresse brusquement sur son lit. L’image ancrée dans son esprit alors qu’elle ne l’a jamais vécue continue nuit après nuit de hanter ses rêves. Ged, son frère qu’elle n’a pas revu depuis huit ans, mort. Et le silence de sa chambre agresse ses oreilles.
Le sol froid sous la plante de ses pieds, Winn quitte sa chambre, une main dans ses cheveux humides de transpiration, un sweat appartenant à son escadron nouvellement enfilé. Sur un vaisseau, le bruit ambiant apaise ses sens. Dans le vide de son appartement, elle voit le silence comme un ennemi qu’elle doit éliminer. Propice aux pensées parasitaires auxquelles elle s’est bien trop accoutumée, il est aussi vicieux qu’un serpent-dragon. Le verre d’eau qu’elle se sert, les doigts tremblants, est un début pour habiter l’espace. Pour ne pas se laisser envahir par les images qu’elle ne veut plus voir, pour ne pas avoir à calmer la crise de panique qui s’immisce dans sa poitrine. Dans son cercle vicieux, ce serait se rappeler qu’elle n’a plus de poumons pour respirer – elle a des machines. Et ça, elle a encore besoin de temps pour l’accepter.
De sa fenêtre, les premières lueurs de l’aube viennent apporter couleurs et vie à l’appartement si vide qu’il paraîtrait inhabité la majorité du temps. Mat lui a déjà dit de meubler un petit peu plus l’espace, d’habiller les meubles. Elle les a recouverts de cartes dessinées par ses soins. De Yavin, de Hoth – ou du moins ce dont elle se souvient de Hoth, d’Endor… toutes ces planètes qui ont vu, vécu, subi des batailles si destructrices que Winn se demande encore pourquoi elle est là aujourd’hui. Rappels éternels d’une guerre pas encore gagnée qui, petit à petit, a effacé l’humanité en elle. Difficile de se rappeler du temps où son corps était le sien. Où les seules traces de vie étaient sur ses mains cabossées par une enfance passée à piocher. Difficile de se souvenir d’un temps où la joie de vivre se lisait sur ses traits. Difficile de se souvenir d’une innocence à jamais perdue. Corps meurtri, cerveau malade, elle est belle la nouvelle génération de soldat qui prend la relève des anciens, continue à se battre pour la paix et la liberté dans la Galaxie.
Ses yeux viennent rencontrer le lever du soleil, son verre abandonné à ses côtés. Winn s’est résolue à ne plus chercher à comprendre pourquoi la vie s’efforce à vouloir l’abattre ainsi. Tant qu’elle parvient à se relever à chaque fois, c’est tout ce qui importe n’est-ce pas ? La voix de Mat résonne comme un écho dans sa tête. Son entraîneur, sa mère de substitution, l’instigatrice d’une rencontre avec deux autres soldats qu’elle ne pourrait jamais oublier. Celle qu’elle regrettera à jamais au sein de la Marine Républicaine. Celle qu’elle aurait voulu défendre au prix de sa vie ce jour-là. Les Sith en auront voulu autrement. Soupir bruyant, douleur fracassante contre son myocarde encore humain, elle passe une nouvelle fois ses doigts tremblants dans ses cheveux. Sa famille est morte de la même maladie dont elle a survécu. Ils n’auraient pas voulu qu’elle finisse ainsi. Dépressive, au suivi médical si intense que la Marine viendrait la récupérer par la peau du cul si elle manquait un seul rendez-vous. Ils n’avaient pas voulu qu’elle parte, mais c’est parce qu’elle est partie qu’elle a survécu. Alors quelle idée préfère-t-elle ? Le syndrome du survivant ? Ou la mort ? Que peut-elle y changer de toute façon ? Sur son pull le symbole de la Nouvelle République trône fièrement face au symbole de son escadron. Cette Nouvelle République, héritière de l’Alliance Rebelle dont le symbole trône tout aussi fièrement sur son cou. Sans eux, elle serait morte depuis longtemps. Elle n’aurait pas vu ses vingt ans, n’aurait pas vécu la mort de l’Empereur et de Vador. Elle ne serait pas en train de regarder la nature à son paroxysme. Mais la Nouvelle République est-elle aussi salvatrice qu’elle peut le laisser croire ? Elle a beau suivre les ordres, Winn, elle ne peut empêcher les doutes qui se manifestent depuis le départ d’Arkania. Elle aime Mat, mais sa propre confiance envers les Jedi n’est pas ce qu’il y a de plus fort. Elle les a fréquentés du temps de la Rébellion. Elle les fréquente aujourd’hui, elle sait à quel point ils peuvent être caractériels, têtus dans leur besoin de suivre leur Code à tout prix. Lèvre inférieure malmenée par ses dents, elle ne peut retenir un deuxième soupir. Ce n’est pas à elle d’avoir un avis sur la question. Mais elle se la pose malgré tout, quand bien même elle n’aura jamais de réponse.
Le pas feutré, elle prend la direction de sa chambre. Finir sa nuit lui est impossible. L’heure tourne et bientôt arrivera le temps de servir sous son nouveau Sergent. Elle pourrait arriver en retard – elle pourrait. Itzel se contenterait de lui donner des corvées. Mais elle a suffisamment de respect pour son amie, cette grande sœur. L’avantage, c’est que l’uniforme elle a pris l’habitude à le vêtir rapidement. Ses gestes rendus précis et rapides par ses implants, elle sort de chez elle moins de cinq minutes après. Elle n’a rien mangé, mais ce n’est pas la faim qui la tiraille ce matin. Elle n’a jamais faim, de toute façon. Depuis l’infiltration de l’Empire sur le sol Républicain, c’est l’angoisse qui lui tord les entrailles. C’est le besoin d’être aux aguets prête à dégainer, prête à défendre les âmes qui vivent ici, qui l’emportent sur tous les autres instincts.
Il ne s’est rien passé depuis, bien sûr. La sécurité est décuplée. Elle arrive au spatioport sans encombre, retrouve son droïde avec un sourire qu’elle veut éclatant. « Salut Loop. Tu vas mieux ? » La série de bips qu’il répond ne manque pas de la faire rire. Un rire noyé sous le bruit ambiant qui ne manque jamais de la rassurer. « Ok, ok. Je saurai qu’il faut te laisser avec Lyn plus souvent alors. Faut le dire si tu la préfères à moi. » Pour toute réponse, il fonce directement entre ses jambes et qui est-elle pour résister à un geste aussi tendre de la part d’un astromech ? « Moi aussi je t’aime p’tit gars. » Une main sur le dôme de sa tête, elle se redresse pile à temps pour observer l’arrivée de ses collègues suivis de prêt par Itzel. « Fais bonne impression, Loop. C’est le nouveau chef. »
Sergent Awinita. Pas sûr qu’elle s’y fasse. Perdre Mat a été dur, le sera encore longtemps certainement. Être sous les ordres d’Itzel sera bien assez pour compenser cette perte.
Le sol froid sous la plante de ses pieds, Winn quitte sa chambre, une main dans ses cheveux humides de transpiration, un sweat appartenant à son escadron nouvellement enfilé. Sur un vaisseau, le bruit ambiant apaise ses sens. Dans le vide de son appartement, elle voit le silence comme un ennemi qu’elle doit éliminer. Propice aux pensées parasitaires auxquelles elle s’est bien trop accoutumée, il est aussi vicieux qu’un serpent-dragon. Le verre d’eau qu’elle se sert, les doigts tremblants, est un début pour habiter l’espace. Pour ne pas se laisser envahir par les images qu’elle ne veut plus voir, pour ne pas avoir à calmer la crise de panique qui s’immisce dans sa poitrine. Dans son cercle vicieux, ce serait se rappeler qu’elle n’a plus de poumons pour respirer – elle a des machines. Et ça, elle a encore besoin de temps pour l’accepter.
De sa fenêtre, les premières lueurs de l’aube viennent apporter couleurs et vie à l’appartement si vide qu’il paraîtrait inhabité la majorité du temps. Mat lui a déjà dit de meubler un petit peu plus l’espace, d’habiller les meubles. Elle les a recouverts de cartes dessinées par ses soins. De Yavin, de Hoth – ou du moins ce dont elle se souvient de Hoth, d’Endor… toutes ces planètes qui ont vu, vécu, subi des batailles si destructrices que Winn se demande encore pourquoi elle est là aujourd’hui. Rappels éternels d’une guerre pas encore gagnée qui, petit à petit, a effacé l’humanité en elle. Difficile de se rappeler du temps où son corps était le sien. Où les seules traces de vie étaient sur ses mains cabossées par une enfance passée à piocher. Difficile de se souvenir d’un temps où la joie de vivre se lisait sur ses traits. Difficile de se souvenir d’une innocence à jamais perdue. Corps meurtri, cerveau malade, elle est belle la nouvelle génération de soldat qui prend la relève des anciens, continue à se battre pour la paix et la liberté dans la Galaxie.
Ses yeux viennent rencontrer le lever du soleil, son verre abandonné à ses côtés. Winn s’est résolue à ne plus chercher à comprendre pourquoi la vie s’efforce à vouloir l’abattre ainsi. Tant qu’elle parvient à se relever à chaque fois, c’est tout ce qui importe n’est-ce pas ? La voix de Mat résonne comme un écho dans sa tête. Son entraîneur, sa mère de substitution, l’instigatrice d’une rencontre avec deux autres soldats qu’elle ne pourrait jamais oublier. Celle qu’elle regrettera à jamais au sein de la Marine Républicaine. Celle qu’elle aurait voulu défendre au prix de sa vie ce jour-là. Les Sith en auront voulu autrement. Soupir bruyant, douleur fracassante contre son myocarde encore humain, elle passe une nouvelle fois ses doigts tremblants dans ses cheveux. Sa famille est morte de la même maladie dont elle a survécu. Ils n’auraient pas voulu qu’elle finisse ainsi. Dépressive, au suivi médical si intense que la Marine viendrait la récupérer par la peau du cul si elle manquait un seul rendez-vous. Ils n’avaient pas voulu qu’elle parte, mais c’est parce qu’elle est partie qu’elle a survécu. Alors quelle idée préfère-t-elle ? Le syndrome du survivant ? Ou la mort ? Que peut-elle y changer de toute façon ? Sur son pull le symbole de la Nouvelle République trône fièrement face au symbole de son escadron. Cette Nouvelle République, héritière de l’Alliance Rebelle dont le symbole trône tout aussi fièrement sur son cou. Sans eux, elle serait morte depuis longtemps. Elle n’aurait pas vu ses vingt ans, n’aurait pas vécu la mort de l’Empereur et de Vador. Elle ne serait pas en train de regarder la nature à son paroxysme. Mais la Nouvelle République est-elle aussi salvatrice qu’elle peut le laisser croire ? Elle a beau suivre les ordres, Winn, elle ne peut empêcher les doutes qui se manifestent depuis le départ d’Arkania. Elle aime Mat, mais sa propre confiance envers les Jedi n’est pas ce qu’il y a de plus fort. Elle les a fréquentés du temps de la Rébellion. Elle les fréquente aujourd’hui, elle sait à quel point ils peuvent être caractériels, têtus dans leur besoin de suivre leur Code à tout prix. Lèvre inférieure malmenée par ses dents, elle ne peut retenir un deuxième soupir. Ce n’est pas à elle d’avoir un avis sur la question. Mais elle se la pose malgré tout, quand bien même elle n’aura jamais de réponse.
Le pas feutré, elle prend la direction de sa chambre. Finir sa nuit lui est impossible. L’heure tourne et bientôt arrivera le temps de servir sous son nouveau Sergent. Elle pourrait arriver en retard – elle pourrait. Itzel se contenterait de lui donner des corvées. Mais elle a suffisamment de respect pour son amie, cette grande sœur. L’avantage, c’est que l’uniforme elle a pris l’habitude à le vêtir rapidement. Ses gestes rendus précis et rapides par ses implants, elle sort de chez elle moins de cinq minutes après. Elle n’a rien mangé, mais ce n’est pas la faim qui la tiraille ce matin. Elle n’a jamais faim, de toute façon. Depuis l’infiltration de l’Empire sur le sol Républicain, c’est l’angoisse qui lui tord les entrailles. C’est le besoin d’être aux aguets prête à dégainer, prête à défendre les âmes qui vivent ici, qui l’emportent sur tous les autres instincts.
Il ne s’est rien passé depuis, bien sûr. La sécurité est décuplée. Elle arrive au spatioport sans encombre, retrouve son droïde avec un sourire qu’elle veut éclatant. « Salut Loop. Tu vas mieux ? » La série de bips qu’il répond ne manque pas de la faire rire. Un rire noyé sous le bruit ambiant qui ne manque jamais de la rassurer. « Ok, ok. Je saurai qu’il faut te laisser avec Lyn plus souvent alors. Faut le dire si tu la préfères à moi. » Pour toute réponse, il fonce directement entre ses jambes et qui est-elle pour résister à un geste aussi tendre de la part d’un astromech ? « Moi aussi je t’aime p’tit gars. » Une main sur le dôme de sa tête, elle se redresse pile à temps pour observer l’arrivée de ses collègues suivis de prêt par Itzel. « Fais bonne impression, Loop. C’est le nouveau chef. »
Sergent Awinita. Pas sûr qu’elle s’y fasse. Perdre Mat a été dur, le sera encore longtemps certainement. Être sous les ordres d’Itzel sera bien assez pour compenser cette perte.