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FC + Crédits : Bridget Regan (avatar : Arnor / mb & cs : hemera / gif : altierra / code sig: managaarm / gifs sig : jessicacontes)
Occupation : Auparavant Commodore de la Nouvelle République, puis Padawan, elle est aujourd'hui Apprentie Sith et membre des MUSES
Côté Cœur : La destruction en lieu et place d'un amour qui ne s'éteindra jamais
Localisation : Coruscant
Bridget Regan
Aptitudes
Chronologie
1. Marche ou crève. Dans les couloirs, là où devraient résonner rires et jeux d’enfants, la loi du plus fort règne sans ombre. Sous la chaleur, sous la soif, sous les abus de pouvoir, là où l’élite à tout et les autres n’ont rien, Mat apprend à marcher, à courir, à se battre. Il ne peut en être autrement. Si ses parents ont souffert pour en arriver là, elle doit souffrir elle aussi pour les aider à se maintenir. Composer la garde personnelle de la famille noble est leur espoir de garder une once de pouvoir, d’influence. Elle doit se préparer le plus tôt possible, si elle veut un jour reprendre leur poste. Et peu importe si elle ne le veut pas. Elle le fera. Marche ou crève. Tomber. Se relever. Un sourire arrogant malgré sa bouche en sang. Elle a l’avantage d’être la plus grande. Elle a le désavantage de tenir à son frère. Frêle, les boucles encore blondes, le regard encore naïf et insouciant malgré la force de ses coups. Il gagne à chaque fois. Elle prend sa revanche sur cette fille qui lui ressemble trop. Cette cousine qu’elle hait sans raison aucune. Sous les regards approbateurs de leurs parents, elles s’entrainent et se battent. Chaque année les limites se franchissent et s’étirent, jusqu’au jour où un vibro-lame passe trop près de sa nuque. Elle a dix ans. Dal est le premier à la rejoindre et elle ne peut s’empêcher de rire malgré la douleur. Sous les coups et l’entraînement militaire, sous l’intransigeance et l’absence de pitié elle se forge. Elle entrera dans la flotte Melanthienne dès qu’elle le pourra. Succèdera à ses parents au service de la famille Noble. C’est ainsi et pas autrement.
2. Lorsque l’Empire est proclamé, le secteur croît à une telle vitesse que Mat peine à le croire. Elle a treize ans et des étoiles pleins les yeux. Elle entend, le soir, ses parents parler. Les enfants Melantha seront envoyés aux Académies Militaires pour devenir officiers. Elle entend son nom et les espoirs qu’ils forgent en elle. Elle fera pareil. Oubliée la flotte Melanthienne, ce sera la Marine Impériale. Peut-être l’armée. Ce sera sont souhait à elle. Ils le disent, ne prennent pas la peine de se cacher. Et Mat… Mat elle aime se battre et elle aime les armes, mais elle sait aussi qu’elle a de bons réflexes et qu’elle aime bien piloter. Alors elle se prend à rêver. Un Empire qui aide le secteur à grandir et à s’enrichir d’une telle manière, elle n’a qu’une seule envie : le servir. Alors elle s’entraîne plus dur. Plus fort. Plus longtemps. Et sa cousine mord la poussière à chaque fois, parce ses réflexes s’affutent et qu’elle sait où le prochain coup sera donné. Elle ne s’embête pas à le dire, ni à narguer. Elle ne se formalise pas à essayer de comprendre. Elle le sait, elle le voit et puis c’est tout. Pour elle, ce n’est qu’un avantage qu’elle a sur les autres et la loi du plus fort lui paraît bien plus simple à suivre.
3. Son entraînement s’intensifie auprès d’un pilote de la flotte Melanthienne. Elle emprunte le chasseur familial. Vole au-dessus de Soterios. Découvre des sensations qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Tombe amoureuse de cette planète qu’elle exècre en même temps. Dans ses mains, les consoles du chasseur deviennent une extension d’elle-même. Ce qui change, c’est lorsqu’elle prend les commandes du vaisseau familial pour apprendre à piloter plus gros. Elle a quatorze ans. Elle est jeune, mais plus tant que ça, et elle est prête. Sans trop savoir pourquoi, ils se déplacent sur Ghorman. Ce n’est pas censé durer. Un simple aller-retour. Les pieds vissés au sol, le regard ahuri, elle est obligée de regarder la manifestation et le massacre qui s’ensuit. Tarkin est-il fou ? Quelqu’un peut-il seulement l’arrêter ? Protéger ces civils ? Non. Et derrière elle, son père applaudit. Derrière elle, son père pourtant militaire de carrière, membre de la garde personnelle de la famille Melantha, ayant juré protection à la patrie et aux civils, se réjouit d’un tel événement. Elle a quatorze ans et envie de vomir. Est-ce l’empire, ou le choix d’un seul homme ? Dans le doute, elle se tait. Dans le doute, elle se réveille. Et si sa famille veut soutenir de telles machinations qu’elle le fasse. Si sa patrie veut profiter de telles manières d’agir, qu’elle le fasse. Mat, elle, ne cautionnerait rien.
4. Elle a seize ans. Son nom est inscrit sur les registres de l’Académie Militaire de Carida et elle est priée d’y être au premier jour de classe. Elle, future officier. Elle partage ses derniers jours auprès de Glen qui y sera elle aussi. Et auprès de ses parents, fiers comme des paons. Elle est à chaque fois obligée de ravaler la bile qui lui brûle la gorge. Depuis ce jour, elle a à chaque fois entendu parler de tous ces actes de rébellion sur les planètes et de la réaction impériale. Elle sait. Et l’horreur grandissante ne fait qu’accroître son besoin de fuir. Alors elle fuit. La dernière nuit, alors que tous dorment sur leurs deux oreilles, elle lutte contre l’épuisement pour se cacher au sein du vaisseau commercial qui prévoit de partir bien avant celui censé la déposer sur Carida. Déguisée, méconnaissable avec ses cheveux roux, elle choisit de se faire appeler Yld lorsqu’ils la retrouvent. La surprise est totale lorsqu’ils choisissent de ne pas l’abandonner sur la planète la plus proche. Lorsqu’elle leur dit qu’elle sait piloter et se battre, elle est embauchée. Il leur faut du monde pour lutter contre ces ordures de pirates.
5. Pendant trois ans elle les suit. Les retours dans le secteur de Tapani sont compliqués, mais ils ne posent pas de question et ça l’arrange. Au lieu de les accompagner sur les planètes du secteur, elle reste dans le vaisseau. C’est le retour sur Soterios qui lui est impossible. Après trois années passées à l’éviter, elle décide de les quitter sur Ghorman, là où tout a commencé, avant qu’ils ne puissent atteindre les colonies. Avec le peu d’argent qu’elle a, elle s’achète un chasseur. Il ne vaut pas grand-chose, ne l’emmènera pas très loin, mais il lui permet d’errer, seule, dans la galaxie. Elle a dix-neuf ans, elle a faim. Si on lui demande, elle ne sait pas vraiment sur quelle planète elle les trouve, mais elle les trouve. Ils feraient presque peur avec leurs masques et leurs fourrures, mais elle aime ce qu’ils font. Lorsqu’elle en voit un se vautrer avec sa moto swoop, elle ne peut s’empêcher de se rappeler des quelques courses auxquelles elle a participé. De ses chutes, de l’air qui vibrait autour d’elle, de cet instinct si fort qui lui murmurait à l’oreille. Alors elle lui prend des mains, le force à s’assoir derrière elle et elle pilote l’engin. La sensation retrouvée lui donnerait presque envie de pleurer. Elle rigole à la place. Un peu moins lorsqu’ils s’arrêtent et qu’elle se retrouve les bras en l’air à devoir justifier son geste. Combien de temps lui faut-il ? Un jour, deux jours ? Elle s’en fiche. Elle comprend leur motivation. Résister. Lutter pour les pauvres. Lutter contre l’empire. Elle est pour. Elle en a marre de se cacher. Elle s’appelle à nouveau Mat, il faut quelques mois à ses cheveux pour retrouver ce brun naturel et quand elle se regarde dans le miroir, ce qu’elle voit lui plaît. Avec ou sans son masque.
6. La vie sur l’Aerie auprès des Cloud Riders n’est ni belle ni douce. Elle aime ce qu’ils font. Elle aime saboter, voler, reprendre. Elle aime sa leader, autant la mère que la fille et elle aime ceux qui l’entourent. Mais un jour il y a quelque chose qui lui dit de les quitter. De partir. Elle ne sait pas ce que c’est ni comment l’appeler, hormis l’instinct, le même qui la guide quand elle pilote sa swoop. Alors elle les quitte, comme elle a quitté Soterios. Comme elle a quitté les marchands. Ce qui est étrange c’est l’absence de destination. Elle erre, sans but. De planète en planète. Jusqu’à arriver sur Alderaan. Pacifique, désarmée. Elle ne se sent pas à sa place. Les maisons royales lui rappellent les rivalités du secteur de Tapani. La beauté de la planète lui rappelle, bizarrement, les terres arides de Soterios et elle ne comprend pas ce besoin intense qu’elle éprouve de rentrer chez elle. Elle trouve un travail. Apprend à vivre en paix. S’ennuie bien souvent. Jusqu’à ce qu’elle entende parler du Sénateur Organa et qu’elle comprenne.
7. Il lui faut trois longues années passées à s’ennuyer, à vendre des produits dont elle n’a que faire à moins qu’ils aient un air d’arme potentielle. Trois longues années passées à trouver des indices et s’immiscer dans la vie des Organa. Par les jardiniers d’abord. Les serviteurs ensuite. Il y a quelque chose de curieux chez leur fille, mais elle ne s’en préoccupe que très peu. Préfère passer du bon temps avec l’une des cuisinières. Préfère se vendre comme une bonne pilote. Ce qui est bien, c’est qu’elle ne ment pas. La dernière année elle la passe enfin là où elle aurait aimé être depuis le début. Organa lui fait confiance. Presque. En tout cas, il a l’air. Elle a vingt-cinq ans et aucun remord à quitter cette jolie blonde comme elle a toujours tout quitté. Lâchement. Sans dire un mot.
8. Sous les ordres de Dodonna, elle retrouve les armes, la sueur et le sang. Elle retrouve les explosifs et les commandes de chasseurs qui peinent à rivaliser avec les TIE. Elle retrouve une armure, un blaster et l’envie de détruire cet empire. Dans ses yeux bleus, une rage s’installe et sous cette rage, la peur. Pour la première fois depuis longtemps, elle a peur de quelque chose, sans savoir exactement pourquoi. Ni de quoi. Elle le cache, bien sûr. Sous un air arrogant et de satisfaction à chaque fois qu’elle se laisse guider par son instinct. Les années passent bien plus vite comme ça.
9. Les escadrons sont pleins. Elle le sait, parce qu’elle n’en fait pas partie. Piégée au sol, blaster longue portée entre les mains, elle suit les ordres qu’on lui donne. Comme elle aurait dû le faire il y a de trop nombreuses années déjà. Comme elle l’a fait à chaque fois. La bataille fait rage autour d’elle. Elle entend les chasseurs au-dessus d’elle et les explosions autour d’elle et l’odeur de poudre, de terre, de sang envahissent ses narines pendant que les visions d’horreur envahissent son cerveau. Elle devrait être habituée. Peut-être qu’il vaut mieux qu’elle ne le soit pas. Elle ne sait pas vraiment comment ils s’en sortent. Comment elle peut faire partie de ceux qui ont survécu. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’à la base de Yavin 4 on la nomme Lieutenant et on lui montre un Y-wing. Green Cinq. La satisfaction est énorme. La trouille, gigantesque.
10. Elle entre dans sa vie comme un cheveu tombe dans une soupe. Soudainement. Sans avertissement aucun. Il y a quelque chose d’envoutant dans ces yeux séduisants. Quelque chose de magnétique dans sa démarche aguicheuse. Ce qui est effrayant, c’est la vitesse à laquelle les sentiments naissent. C’est la première fois. Elle qui a toujours été la séductrice devient la séduite et bizarrement, cela ne la dérange pas. Elle arrive en même temps que beaucoup d’autres, maintenant que l’Alliance Rebelle est officielle. Elle lui fait confiance comme aux autres. Plus qu’aux autres, peut-être, même. Et elle jalouse férocement, atrocement, toutes les femmes qui attirent son attention. Alors elle se concentre sur son travail. Sur ses missions. Et son Y-wing devenu X-wing devient son meilleur ami. R2C8 aussi. La bataille de Scarif devient son pire cauchemar. Ses réflexes ont beau être ses meilleurs alliés, être sur tous les fronts finit toujours par devenir impossible. Revenir en vie devient vite un futile espoir quand elle voit ses coéquipiers tomber les uns après les autres. Alors quand elle revient sur Yavin 4 les jambes et les bras tremblants, la sueur accrochée au front, la peur tatouée dans son regard, elle s’effondre. Une minute, peut-être deux. Les mains collées à son vaisseau gelé par l’espace, elle laisse la peur la paralyser et le deuil l’envahir.
11. Z. À la fois refuge et bagne de son existence. Elle s’y fait. Si c’est un jeu, elle la laisse jouer. Si c’est une torture, elle accepte d’être la victime. Elle se contente de tomber amoureuse en secret. Loin. Se contente de profiter d’elle lorsqu’elle veut bien lui accorder du temps. Et son X-wing et C8 restent ses meilleurs amis. Eux et cette Atin qui les réparent à chaque fois. Si elle pouvait la jeter dans le vide spacial elle le ferait. Peut-être pas. L’idée la traverse tout de même une fois. Deux. Pas plus de trois. Elle l’oublie bien vite. Entre les TIE et l’étoile de la mort. Au cœur d’une bataille qui leur arrache autant que celle de Scarif. L’espoir est le même. Pire encore, peut-être. Ils savent ce qu’ils doivent faire. Ils ne savent simplement pas s’ils peuvent le faire. Pas après tous ces échecs. Elle entend tous les ordres donnés, tous les cris de ceux qui sont touchés. Et elle sent la transpiration coller à sa peau, la peur nouer ses tripes. Elle entend ce murmure toujours incessant. Et au diable Varos et ses idées saugrenues. Yavin, c’est le début de la fin. Mais elle est incapable de dire pour qui. La guerre, ou elle ?
12. Z. est partie. La solitude ramène le calme. Si calme il peut y avoir au milieu de cette guerre. La solitude ramène la douleur, mais elle l’ignore. Il y a trop de travail. Trop de choses à faire. Et la voilà Capitaine. Obligée de quitter les Green. Ravie aussi. Ils avanceront tout aussi bien sans elle. Au sein de la flotte, elle devient celle qui donne les ordres et la satisfaction noie la peur. Elle est fière. Elle le serait encore plus si Z. était là, mais elle fait avec. Et elle se noie dans le travail. Encore. Hoth. C’est le feu aux fesses et un risque énorme, mais elle s’en sort. Encore. Et encore. Endor, c’est l’espoir infini. Celui qui brûle et dévore. S’il explose, il les emportera tous avec lui. S’il survit… s’il survit alors la vie reprendra. Et peut-être qu’enfin… peut-être qu’elle pourra rentrer chez elle. Elle en doute. Mais l’espoir est insatiable. Endor. C’est la fin. Le recommencement. Le soulagement si profond qu’elle enlace le premier venu. Qu’elle se laisse rêver à une galaxie plus calme. Sereine.
13. La Nouvelle-République, c’est une nouvelle promotion. Le véritable nouvel espoir. L’envie revigorée. Le besoin intense et perpétuel de noyer l’empire. Ce qu’il en reste en tout cas. Avec ses galons et ses hommes et ses supérieurs, ils y arriveront. Jusqu’au bout elle y croira.
2. Lorsque l’Empire est proclamé, le secteur croît à une telle vitesse que Mat peine à le croire. Elle a treize ans et des étoiles pleins les yeux. Elle entend, le soir, ses parents parler. Les enfants Melantha seront envoyés aux Académies Militaires pour devenir officiers. Elle entend son nom et les espoirs qu’ils forgent en elle. Elle fera pareil. Oubliée la flotte Melanthienne, ce sera la Marine Impériale. Peut-être l’armée. Ce sera sont souhait à elle. Ils le disent, ne prennent pas la peine de se cacher. Et Mat… Mat elle aime se battre et elle aime les armes, mais elle sait aussi qu’elle a de bons réflexes et qu’elle aime bien piloter. Alors elle se prend à rêver. Un Empire qui aide le secteur à grandir et à s’enrichir d’une telle manière, elle n’a qu’une seule envie : le servir. Alors elle s’entraîne plus dur. Plus fort. Plus longtemps. Et sa cousine mord la poussière à chaque fois, parce ses réflexes s’affutent et qu’elle sait où le prochain coup sera donné. Elle ne s’embête pas à le dire, ni à narguer. Elle ne se formalise pas à essayer de comprendre. Elle le sait, elle le voit et puis c’est tout. Pour elle, ce n’est qu’un avantage qu’elle a sur les autres et la loi du plus fort lui paraît bien plus simple à suivre.
3. Son entraînement s’intensifie auprès d’un pilote de la flotte Melanthienne. Elle emprunte le chasseur familial. Vole au-dessus de Soterios. Découvre des sensations qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Tombe amoureuse de cette planète qu’elle exècre en même temps. Dans ses mains, les consoles du chasseur deviennent une extension d’elle-même. Ce qui change, c’est lorsqu’elle prend les commandes du vaisseau familial pour apprendre à piloter plus gros. Elle a quatorze ans. Elle est jeune, mais plus tant que ça, et elle est prête. Sans trop savoir pourquoi, ils se déplacent sur Ghorman. Ce n’est pas censé durer. Un simple aller-retour. Les pieds vissés au sol, le regard ahuri, elle est obligée de regarder la manifestation et le massacre qui s’ensuit. Tarkin est-il fou ? Quelqu’un peut-il seulement l’arrêter ? Protéger ces civils ? Non. Et derrière elle, son père applaudit. Derrière elle, son père pourtant militaire de carrière, membre de la garde personnelle de la famille Melantha, ayant juré protection à la patrie et aux civils, se réjouit d’un tel événement. Elle a quatorze ans et envie de vomir. Est-ce l’empire, ou le choix d’un seul homme ? Dans le doute, elle se tait. Dans le doute, elle se réveille. Et si sa famille veut soutenir de telles machinations qu’elle le fasse. Si sa patrie veut profiter de telles manières d’agir, qu’elle le fasse. Mat, elle, ne cautionnerait rien.
4. Elle a seize ans. Son nom est inscrit sur les registres de l’Académie Militaire de Carida et elle est priée d’y être au premier jour de classe. Elle, future officier. Elle partage ses derniers jours auprès de Glen qui y sera elle aussi. Et auprès de ses parents, fiers comme des paons. Elle est à chaque fois obligée de ravaler la bile qui lui brûle la gorge. Depuis ce jour, elle a à chaque fois entendu parler de tous ces actes de rébellion sur les planètes et de la réaction impériale. Elle sait. Et l’horreur grandissante ne fait qu’accroître son besoin de fuir. Alors elle fuit. La dernière nuit, alors que tous dorment sur leurs deux oreilles, elle lutte contre l’épuisement pour se cacher au sein du vaisseau commercial qui prévoit de partir bien avant celui censé la déposer sur Carida. Déguisée, méconnaissable avec ses cheveux roux, elle choisit de se faire appeler Yld lorsqu’ils la retrouvent. La surprise est totale lorsqu’ils choisissent de ne pas l’abandonner sur la planète la plus proche. Lorsqu’elle leur dit qu’elle sait piloter et se battre, elle est embauchée. Il leur faut du monde pour lutter contre ces ordures de pirates.
5. Pendant trois ans elle les suit. Les retours dans le secteur de Tapani sont compliqués, mais ils ne posent pas de question et ça l’arrange. Au lieu de les accompagner sur les planètes du secteur, elle reste dans le vaisseau. C’est le retour sur Soterios qui lui est impossible. Après trois années passées à l’éviter, elle décide de les quitter sur Ghorman, là où tout a commencé, avant qu’ils ne puissent atteindre les colonies. Avec le peu d’argent qu’elle a, elle s’achète un chasseur. Il ne vaut pas grand-chose, ne l’emmènera pas très loin, mais il lui permet d’errer, seule, dans la galaxie. Elle a dix-neuf ans, elle a faim. Si on lui demande, elle ne sait pas vraiment sur quelle planète elle les trouve, mais elle les trouve. Ils feraient presque peur avec leurs masques et leurs fourrures, mais elle aime ce qu’ils font. Lorsqu’elle en voit un se vautrer avec sa moto swoop, elle ne peut s’empêcher de se rappeler des quelques courses auxquelles elle a participé. De ses chutes, de l’air qui vibrait autour d’elle, de cet instinct si fort qui lui murmurait à l’oreille. Alors elle lui prend des mains, le force à s’assoir derrière elle et elle pilote l’engin. La sensation retrouvée lui donnerait presque envie de pleurer. Elle rigole à la place. Un peu moins lorsqu’ils s’arrêtent et qu’elle se retrouve les bras en l’air à devoir justifier son geste. Combien de temps lui faut-il ? Un jour, deux jours ? Elle s’en fiche. Elle comprend leur motivation. Résister. Lutter pour les pauvres. Lutter contre l’empire. Elle est pour. Elle en a marre de se cacher. Elle s’appelle à nouveau Mat, il faut quelques mois à ses cheveux pour retrouver ce brun naturel et quand elle se regarde dans le miroir, ce qu’elle voit lui plaît. Avec ou sans son masque.
6. La vie sur l’Aerie auprès des Cloud Riders n’est ni belle ni douce. Elle aime ce qu’ils font. Elle aime saboter, voler, reprendre. Elle aime sa leader, autant la mère que la fille et elle aime ceux qui l’entourent. Mais un jour il y a quelque chose qui lui dit de les quitter. De partir. Elle ne sait pas ce que c’est ni comment l’appeler, hormis l’instinct, le même qui la guide quand elle pilote sa swoop. Alors elle les quitte, comme elle a quitté Soterios. Comme elle a quitté les marchands. Ce qui est étrange c’est l’absence de destination. Elle erre, sans but. De planète en planète. Jusqu’à arriver sur Alderaan. Pacifique, désarmée. Elle ne se sent pas à sa place. Les maisons royales lui rappellent les rivalités du secteur de Tapani. La beauté de la planète lui rappelle, bizarrement, les terres arides de Soterios et elle ne comprend pas ce besoin intense qu’elle éprouve de rentrer chez elle. Elle trouve un travail. Apprend à vivre en paix. S’ennuie bien souvent. Jusqu’à ce qu’elle entende parler du Sénateur Organa et qu’elle comprenne.
7. Il lui faut trois longues années passées à s’ennuyer, à vendre des produits dont elle n’a que faire à moins qu’ils aient un air d’arme potentielle. Trois longues années passées à trouver des indices et s’immiscer dans la vie des Organa. Par les jardiniers d’abord. Les serviteurs ensuite. Il y a quelque chose de curieux chez leur fille, mais elle ne s’en préoccupe que très peu. Préfère passer du bon temps avec l’une des cuisinières. Préfère se vendre comme une bonne pilote. Ce qui est bien, c’est qu’elle ne ment pas. La dernière année elle la passe enfin là où elle aurait aimé être depuis le début. Organa lui fait confiance. Presque. En tout cas, il a l’air. Elle a vingt-cinq ans et aucun remord à quitter cette jolie blonde comme elle a toujours tout quitté. Lâchement. Sans dire un mot.
8. Sous les ordres de Dodonna, elle retrouve les armes, la sueur et le sang. Elle retrouve les explosifs et les commandes de chasseurs qui peinent à rivaliser avec les TIE. Elle retrouve une armure, un blaster et l’envie de détruire cet empire. Dans ses yeux bleus, une rage s’installe et sous cette rage, la peur. Pour la première fois depuis longtemps, elle a peur de quelque chose, sans savoir exactement pourquoi. Ni de quoi. Elle le cache, bien sûr. Sous un air arrogant et de satisfaction à chaque fois qu’elle se laisse guider par son instinct. Les années passent bien plus vite comme ça.
9. Les escadrons sont pleins. Elle le sait, parce qu’elle n’en fait pas partie. Piégée au sol, blaster longue portée entre les mains, elle suit les ordres qu’on lui donne. Comme elle aurait dû le faire il y a de trop nombreuses années déjà. Comme elle l’a fait à chaque fois. La bataille fait rage autour d’elle. Elle entend les chasseurs au-dessus d’elle et les explosions autour d’elle et l’odeur de poudre, de terre, de sang envahissent ses narines pendant que les visions d’horreur envahissent son cerveau. Elle devrait être habituée. Peut-être qu’il vaut mieux qu’elle ne le soit pas. Elle ne sait pas vraiment comment ils s’en sortent. Comment elle peut faire partie de ceux qui ont survécu. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’à la base de Yavin 4 on la nomme Lieutenant et on lui montre un Y-wing. Green Cinq. La satisfaction est énorme. La trouille, gigantesque.
10. Elle entre dans sa vie comme un cheveu tombe dans une soupe. Soudainement. Sans avertissement aucun. Il y a quelque chose d’envoutant dans ces yeux séduisants. Quelque chose de magnétique dans sa démarche aguicheuse. Ce qui est effrayant, c’est la vitesse à laquelle les sentiments naissent. C’est la première fois. Elle qui a toujours été la séductrice devient la séduite et bizarrement, cela ne la dérange pas. Elle arrive en même temps que beaucoup d’autres, maintenant que l’Alliance Rebelle est officielle. Elle lui fait confiance comme aux autres. Plus qu’aux autres, peut-être, même. Et elle jalouse férocement, atrocement, toutes les femmes qui attirent son attention. Alors elle se concentre sur son travail. Sur ses missions. Et son Y-wing devenu X-wing devient son meilleur ami. R2C8 aussi. La bataille de Scarif devient son pire cauchemar. Ses réflexes ont beau être ses meilleurs alliés, être sur tous les fronts finit toujours par devenir impossible. Revenir en vie devient vite un futile espoir quand elle voit ses coéquipiers tomber les uns après les autres. Alors quand elle revient sur Yavin 4 les jambes et les bras tremblants, la sueur accrochée au front, la peur tatouée dans son regard, elle s’effondre. Une minute, peut-être deux. Les mains collées à son vaisseau gelé par l’espace, elle laisse la peur la paralyser et le deuil l’envahir.
11. Z. À la fois refuge et bagne de son existence. Elle s’y fait. Si c’est un jeu, elle la laisse jouer. Si c’est une torture, elle accepte d’être la victime. Elle se contente de tomber amoureuse en secret. Loin. Se contente de profiter d’elle lorsqu’elle veut bien lui accorder du temps. Et son X-wing et C8 restent ses meilleurs amis. Eux et cette Atin qui les réparent à chaque fois. Si elle pouvait la jeter dans le vide spacial elle le ferait. Peut-être pas. L’idée la traverse tout de même une fois. Deux. Pas plus de trois. Elle l’oublie bien vite. Entre les TIE et l’étoile de la mort. Au cœur d’une bataille qui leur arrache autant que celle de Scarif. L’espoir est le même. Pire encore, peut-être. Ils savent ce qu’ils doivent faire. Ils ne savent simplement pas s’ils peuvent le faire. Pas après tous ces échecs. Elle entend tous les ordres donnés, tous les cris de ceux qui sont touchés. Et elle sent la transpiration coller à sa peau, la peur nouer ses tripes. Elle entend ce murmure toujours incessant. Et au diable Varos et ses idées saugrenues. Yavin, c’est le début de la fin. Mais elle est incapable de dire pour qui. La guerre, ou elle ?
12. Z. est partie. La solitude ramène le calme. Si calme il peut y avoir au milieu de cette guerre. La solitude ramène la douleur, mais elle l’ignore. Il y a trop de travail. Trop de choses à faire. Et la voilà Capitaine. Obligée de quitter les Green. Ravie aussi. Ils avanceront tout aussi bien sans elle. Au sein de la flotte, elle devient celle qui donne les ordres et la satisfaction noie la peur. Elle est fière. Elle le serait encore plus si Z. était là, mais elle fait avec. Et elle se noie dans le travail. Encore. Hoth. C’est le feu aux fesses et un risque énorme, mais elle s’en sort. Encore. Et encore. Endor, c’est l’espoir infini. Celui qui brûle et dévore. S’il explose, il les emportera tous avec lui. S’il survit… s’il survit alors la vie reprendra. Et peut-être qu’enfin… peut-être qu’elle pourra rentrer chez elle. Elle en doute. Mais l’espoir est insatiable. Endor. C’est la fin. Le recommencement. Le soulagement si profond qu’elle enlace le premier venu. Qu’elle se laisse rêver à une galaxie plus calme. Sereine.
13. La Nouvelle-République, c’est une nouvelle promotion. Le véritable nouvel espoir. L’envie revigorée. Le besoin intense et perpétuel de noyer l’empire. Ce qu’il en reste en tout cas. Avec ses galons et ses hommes et ses supérieurs, ils y arriveront. Jusqu’au bout elle y croira.
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“Be still, 'cause I see smoke up ahead and I got steel in my hands. We will return like warriors. Tell me : where is my home ? I don't recognize the faces anymore. Where is my friend? The one I've known since I was only just a kid? I think it's time to say goodbye.